Si ton enfance, revenant comme un vieil ami, Agite tes sens affaiblis sous le poids des années, Troublant la mer de tes tendres souvenirs pâmés Comme une pierre troublant la rivière endormie ; Si elle se montre à toi comme un trésor insaisissable, Si...
Lire la suitepoesie
DANS LES BOIS
(D'après une peinture de Pascal CLUS ) Dans les bois, nous allions main dans la main, Quand nous étions gamins ; Te souviens-tu ? ami, nous étions seuls sur la voie, Les oiseaux chantaient par-dessus nos têtes, Et joyeux, nous allions à tue-tête, Dans...
Lire la suiteL’HOMME SOLITAIRE
(sextine) Souvent seul, au pied du Mont silencieux, Comme un ruisseau marchant au milieu des fleurs, Il va s’entretenir avec ses Dieux ; Que ce soit par la nuit noire, ou le jour glorieux, Des instants de joie, ou de malheur, Jamais il ne manquerait ces...
Lire la suiteLES ESPRITS REBELLES[1]
Cher Gibran [2] , ton œuvre est grande, et digne de louange ; Car loin « des bavards qui se font imprimer » [3] , Seul, tu apparais, telle une étoile constellée, Dissipant de toute part les Ombres et les voix étranges. Puis, de par ta lueur pure, et vive,...
Lire la suiteLE MENDIANT[1]
Assis au bord de la route, Maigre, puant la misère, Visage creux, cheveux en déroute, Le front nu, en prière ; Il n’a rien d’humain, Il a tout d’un arbre mort, Il a des gestes flous, incertains : Ombre dans un corps ! Cependant sur son visage, Paysage...
Lire la suiteLE FARDEAU DU POÈTE
Il ne peut briller un soleil dans le ciel immuable, Il ne peut luire une lune dans la nuit profonde Qu’en mon cœur, pays de tristes âmes coupables, La Douleur n’abonde ; Chaque jour, chaque nuit, ô infortunées voix d’ailleurs Que l’Archange des ombres,...
Lire la suiteJ’AI FERMÉ LES YEUX ET J’AI RÊVÉ…
J’ai fermé les yeux et j’ai rêvé : Des enfants jouant sur la route, Leurs visages semblaient de petits angelots ; Et leurs cris et leurs rires mettaient en déroute Le froid que convoyaient les flots… J’ai fermé les yeux et j’ai rêvé : Les gens passaient,...
Lire la suiteORIGINE
Côtoyer les divines étoiles et mourir seul, navire sans voiles Qui, dans le tréfonds de la mer s’efface pareil au Temps dans l’espace ; C’est souffrir malheur suprême en terre inconnue que la langue blasphème Et dont le monde terrestre, Désabusé, hume...
Lire la suiteLE VILLAGE
Le village est triste avec ses châteaux, avec ses verts Prés, et ses couloirs peuplés de fleurs ; Le village est triste et las et compte les heures, Le village est triste et seul — C’est l’hiver… Les toits blanchis par la neige Ne respirent guère du ciel...
Lire la suiteINERTIE
Partout, on parle ; on parle ; et on parle, Mais personne ne bouge le doigt ; Nos paroles volent comme des harles, Et ne dépassent la voûte des toits. On est offensé, et mécontent, et en colère : — Nos voix dans les muettes rues S’élèvent comme d’effroyables...
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